Mines, pétrole, énergie : Sangafowa-Coulibaly annonce un boom en Côte d’Ivoire.
Invité des rendez-vous du CICG, le ministre du Mines, du Pétrole et de l’Energie a fait le point des trois secteurs Abidjan, 06 juin 2024. Qu’il s’agisse des Mines, du Pétrole ou de l’Energie, le Ministre en charge de ces secteurs, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, annonce des perspectives plus que prometteuses pour la Côte d’Ivoire. C’est ce qui ressort de son passage à la tribune d’échanges du CICG (Centre d’information et de Communication gouvernementale), dénommée les Rendez-vous du Gouvernement et axée sur le thème : « Politique des ressources minérales et de l’Energie : Défis, Enjeux et Perspectives ».
Concernant
le secteur sensible qu’est celui de l’électricité, les investissements sont à
la hauteur des ambitions du pays en la matière.
Avec une
capacité de production de 2907 MW, le ministre est formel : « notre pays
dispose de l’un des systèmes de production et de distribution d’énergie
électrique des plus viables et résilients du continent ». Et le secteur
poursuit sa progression. Après les 1700 milliards de FCFA investis dans la
production, le transport et la distribution, de 2012 à 2023, ce sont 1221
milliards de FCFA qui sont en cours d’investissement. A ce rythme, le pays
atteindra, à l’horizon 2030, plus de 5 000 milliards de FCFA injectés dans le secteur.
Le bel avenir énergétique de la Côte d’Ivoire est conforté par les récentes découvertes de gaz naturel aux larges des côtes ivoiriennes. Les énormes quantités révélées apparaissent comme du pain béni pour le pays. Le ministre Sangafowa-Coulibaly soutient que cela va permettre aux ménages et aux entreprises de disposer d’une « énergie électrique abordable » d’ici à 2030. Déjà que la Côte d’Ivoire pratique le kilowattheure le plus bas du marché.
Impossible
de parler du secteur de l’électricité et occulter les quelques perturbations au
niveau de la fourniture, ces derniers temps. Le ministre en a donné les
raisons. Le problème est venu, a-t-il expliqué, de pannes au niveau de trois
groupes de production au mois d’avril dernier. D’une puissance cumulée de 653
MW, ces unités représentent à elles seules 21% de la capacité totale de
production du pays. Leur arrêt ne pouvait donc que perturber la fourniture
d’électricité. Les abonnés devront encore patienter encore pour quelques temps
pour un retour à une situation normale. Dans la mesure où deux des groupes
totalisant 488 MW sont encore à l’arrêt.
S’agissant
du secteur des hydrocarbures, l’actualité ivoirienne rime avec ce qu’on
pourrait appeler le boom du pétrole. Le ministre Sangafowa- Coulibaly estime
que ce secteur « est sans aucun doute celui dont les perspectives sont les plus
prometteuses pour notre pays ». Il en veut pour preuve le potentiel « des
découvertes historiques » effectuées, ces dernières années, estimées à 6
milliards de barils de pétrole brut.
Et ce n’est
pas tout. Le ministre en charge du Pétrole révèle que « ces récentes
découvertes, aussi importantes soient-elles, semblent négligeables par rapport
à celles que nous espérons dans les années à venir ».
En
attendant, il voit déjà son pays intégrer l’Opep à l’horizon 2030 sur la base
des seules réserves actuelles.
La Côte d’Ivoire, pays pétroliers, les sociétés nationales, Petroci, Sir et Gestoci seront mises à rude contribution. Le ministre explique qu’elles devront jouer « un rôle prépondérant, à côté du secteur privé, dans la conception, le financement, la construction et l’exploitation des infrastructures pétrolières sur toute la chaîne de valeur ». Le montant total des projets structurants à réaliser à cet effet d’ici à 2030, s’élève à plus de 2 040 milliards de FCFA, dit-il.
L’un des
enjeux de cette dynamique sera forcément de faire en sorte à maîtriser, autant
que faire se peut, les prix à la pompe. A ce propos, Mamadou
Sangafowa-Coulibaly rappelle que « l’Etat a consenti d’importants efforts
financiers depuis le déclenchement de la crise en Ukraine afin de maintenir les
prix des produits pétroliers à la consommation à des niveaux accessibles ». Ces
efforts, révèle-t-il, se chiffrent à 726 milliards de FCFA en 2022, 86
milliards de FCFA en 2023 et 31 milliards de FCFA à fin mai 2024. Soit un total
de 843 milliards de FCFA pour l’essence et le gasoil. Quant au gaz butane, le
soutien de l’Etat aux ménages s’élève à 417 milliards de FCFA de 2022 à fin mai
2024.
Le
troisième pan de l’industrie extractive, les mines, n’est pas du tout en reste.
A l’instar des deux autres, le secteur est en pleine croissance. A la base : un
code minier attrayant grâce à la réforme de 2014. Le ministre constate que les
nombreux investissements (386 milliards de FCFA en 2023) dans le secteur ont
donné des résultats probants. Ainsi les productions annuelles d’or, de
manganèse et de nickel « se sont fortement accrues ».
Conséquence
de l’embellie : les recettes fiscales ont été multipliées par 20 en 2023,
comparativement à leur niveau de 2012. Soit 372 milliards de FCFA.
Des reformes en cours du code minier prévoient la mise en place, entre autres, d’une unité de raffinage. Le but, explique le ministre, est d’accroître le rendement économique pour le pays. Qui pourra ainsi « capter une partie substantielle de la valeur ajoutée sur la chaîne de valeur minière ». Ce sera aussi le cas pour d’autres minerais.
Le
sempiternel problème de l’orpaillage clandestin, avec son impact dévastateur
pour l’environnement, a été abordé par le ministre Sangafowa-Coulibaly. Des
solutions sont prévues dans les réformes en cours. Les nouvelles dispositions
offriront la possibilité de faire cohabiter les grands permis avec les
autorisations artisanales d’exploitation.
L’effervescence
du secteur minier se traduit aussi par la diversification des minerais. A côté
des minerais traditionnels, on parle de plus en plus en Côte d’Ivoire de
minerais stratégiques et critiques. A savoir, Coltan, le Nickel, le Lithium et
autres terres rares. Les perspectives sont aussi
prometteuses, révèle le ministre.