Lutte contre l'orpaillage illégal : Sangafowa-Coulibaly équipe les directions minières de 30 drones de dernière génération

Lutte contre l'orpaillage illégal : Sangafowa-Coulibaly équipe les directions minières de 30 drones de dernière génération

Le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie a marqué un tournant décisif dans la lutte contre l'orpaillage illégal, en procédant, à l’hôtel Président de Yamoussoukro, le vendredi 11 juillet 2025, à la remise officielle de 30 drones de surveillance de dernière génération aux directions régionales et départementales des Mines et de la Géologie. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du renforcement de la lutte contre l’orpaillage illégal, un fléau aux implications sécuritaires, environnementales et économiques majeures.

Les drones remis, notamment le DJI Mavic 3 Enterprise, constituent des équipements de pointe conçus pour améliorer la surveillance et l'efficacité des actions de terrain. Parmi les modèles disponibles, le DJI Mavic 3 Enterprise se distingue par ses performances et ses fonctionnalités avancées, parfaitement adaptées aux besoins des Directions Régionales et Départementales des Mines (DR et DD). Il est doté d’une caméra haute définition avec capteur CMOS 4/3 et zoom hybride 56x, d’un système de géolocalisation RTK ultra-précis, d’une autonomie de vol pouvant atteindre 45 minutes, ainsi que d’un système de transmission longue portée (8 km) et d’évitement d’obstacles pour une sécurité maximale.

Ces outils permettront de surveiller en continu les sites miniers, même dans des zones difficiles d’accès, de détecter des sites d’exploitation clandestins, de cartographier les zones minières en temps réel, de suivre les volumes extraits et d’optimiser la planification des interventions. Grâce à leur capacité à produire des images aériennes en temps réel et des cartes topographiques 2D/3D précises, les drones facilitent également le calcul des cubatures et réduisent les délais associés aux levés topographiques traditionnels.

Autre avantage : la réduction des risques humains. En remplaçant les interventions physiques dans des zones dangereuses (terrains instables, sites contaminés ou zones d’orpaillage illégal), ces drones contribuent à sécuriser les opérations de terrain. Ils sont également essentiels dans la détection rapide des sites clandestins et la surveillance des périmètres protégés.

« Grâce à votre leadership, Monsieur le Ministre, nos directions sont aujourd’hui dotées d’équipements de pointe, adaptés à nos réalités de terrain. Ces drones vont changer la donne dans notre action quotidienne », a déclaré Kouadio Kouamé Parfait, directeur régional des Mines de Soubré et porte-parole des directions régionales et départementales.

La remise de ce matériel s’inscrit dans une réforme plus large, matérialisée ce même jour par la signature d’un Mémorandum d’Entente (MoU) portant sur la mise en œuvre de l’Initiative Multipartite pour le Développement de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (IMDE). Ce programme ambitieux, piloté par l’État ivoirien avec le soutien de la Banque mondiale et du Conseil mondial de l’or (World Gold Council), vise à formaliser, sécuriser et professionnaliser un secteur jusqu’ici largement informel.

Face aux pertes considérables engendrées par le commerce illicite de l’or et mue par la volonté de régulariser un secteur d’activité crucial, la Côte d’Ivoire s’est engagée, à travers ce mémorandum, dans un partenariat stratégique avec ces acteurs internationaux. L’objectif est de transformer durablement la filière de l’exploitation minière artisanale, qui représente une source de subsistance pour près d’un demi-million de personnes, mais qui souffre de violations réglementaires, d’atteintes à l’environnement et d’une contrebande généralisée.

L’accord multipartite intègre également des acteurs industriels clés : Endeavour Mining, Perseus Mining et le GPMCI (Groupement Professionnel des Miniers de Côte d’Ivoire), organisation faîtière représentant les intérêts des industriels du secteur.

Selon Kwawu Mensa Gaba, représentant de la Banque mondiale, "en 2022, plus de 40 tonnes d’or ont quitté la Côte d’Ivoire de manière illicite, pour une valeur dépassant 2 milliards de dollars.". L’IMDE repose sur trois axes principaux : La création de partenariats structurés entre les autorités, les industriels et les mineurs artisanaux ; la mise en place de mines modèles, encadrées, responsables et intégrées dans des circuits transparents d’exportation et la création d’une plateforme nationale de dialogue et de gouvernance, destinée à assurer le suivi, le partage de connaissances et le renforcement des capacités du secteur. « En signant ce MoU, nous ne faisons pas que formaliser une coopération. Nous traçons une nouvelle voie pour l’orpaillage en Afrique de l’Ouest – légale, sûre, équitable et créatrice d’opportunités », a-t-il conclu.

S’exprimant lors de la cérémonie, le ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly a salué la mobilisation des partenaires et réaffirmé la détermination de l’État ivoirien à aller plus loin. Le projet, a-t-il annoncé, sera progressivement étendu à tout le territoire national, voire à l’échelle sous-régionale. Il a également dénoncé les réseaux criminels de l’orpaillage illégal : « Il y a celui qui donne sa terre sans autorisation, et celui, souvent installé au Moyen-Orient ou en Asie, qui achète de l’or sans en vérifier l’origine. »

Dans cette dynamique de réforme, des discussions avancées sont en cours avec des raffineries accréditées par le Conseil mondial de l’or, afin de structurer une filière nationale de collecte conforme aux standards internationaux de traçabilité de l'or, de transparence et de respect de l’environnement.

Avec de nouvelles découvertes minières et un cadre de gouvernance renforcé, la Côte d’Ivoire ambitionne de devenir, d’ici dix ans, le premier producteur d’or du continent africain. Cette stratégie repose sur trois piliers : l’intégration technologique, la responsabilité environnementale et la valorisation équitable des ressources au service des populations.


Articles