Fraude sur l'électricité : Renforcement des compétences des agents assermentés en vue d'une répression accrue
Faire des ressources minérales et énergétiques le levier d'une nouvelle phase de croissance soutenue et durable. L'atteinte de cet objectif requiert toutefois une lutte résolue contre les pertes non techniques, notamment les fraudes, lesquelles occasionnaient déjà un préjudice de quarante milliards de francs CFA pour le secteur en 2019.
À cette fin, les agents assermentés investis de la mission de réprimer les infractions au Code de l'électricité ont entamé, le jeudi 27 novembre 2025 à Yamoussoukro, une formation stratégique visant à consolider leurs compétences et à garantir une application harmonisée et rigoureuse des dispositions légales en vigueur.
Cette initiative s'inscrit dans la volonté de Mamadou Sangafowa-Coulibaly, ministre des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, de professionnaliser davantage la chaîne de constatation et de répression dans un secteur où la fraude constitue un manque à gagner considérable pour l'État.
Cette session poursuit également l'objectif d'harmoniser les pratiques entre les différents intervenants du dispositif national de contrôle, afin de renforcer l'efficacité des actions menées sur le terrain. Conformément aux exigences légales, les participants bénéficieront d'un encadrement méthodique ainsi que d'outils actualisés pour l'accomplissement optimal de leurs missions.
Koné Moussa, directeur du Suivi et de la Réglementation de l'Énergie et président du comité scientifique, a exposé le contenu détaillé de la formation. Les participants assisteront notamment à une présentation introductive des directions régionales de Bondoukou et de Gagnoa, portant sur leurs bilans respectifs et leurs expériences en matière de lutte contre les infractions. Le premier module abordera le cadre réglementaire régissant la répression des infractions au Code de l'électricité.
Trois communications techniques animées par le représentant du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme structureront les modules 2, 3 et 4, à savoir respectivement : la qualité d'officiers de police judiciaire des agents assermentés du ministère, la constatation des infractions et le règlement des procès-verbaux.
Les travaux se poursuivront par la présentation officielle du recueil numérique des textes actualisés, ainsi que du projet de manuel de répression, actuellement en phase de finalisation. Chaque intervention sera suivie d'un temps d'échanges substantiel, permettant de recueillir les observations, de partager les expériences du terrain et d'apporter des réponses précises aux préoccupations opérationnelles des agents.
Mobilisation de l'ensemble des parties prenantes
Pour sa part, Ehouman Kalifa Narcisse, directeur général de l'Énergie, s'est félicité de la forte mobilisation des structures impliquées : le cabinet du ministre, les services extérieurs, la Direction générale de l'Énergie, l'Inspection générale, les directions régionales et départementales, ainsi que le ministère de la Justice, représenté par le procureur adjoint du pôle pénal économique et financier. Il a également exprimé sa gratitude à l'endroit de l'ANARE-CI, dont l'expérience en matière de régulation, de contrôle et d'instruction des recours constitue un atout majeur, ainsi qu'au ministère des Finances et du Budget.
Ehouman a rappelé que la Direction générale de l'Énergie a élaboré un recueil consolidé pour l'année 2025, regroupant l'ensemble des textes législatifs et réglementaires du secteur. Cet instrument, selon lui, doit permettre d'uniformiser les pratiques, de clarifier les procédures applicables aux agents assermentés et d'améliorer l'efficacité opérationnelle de la répression.
Il a précisé que l'édition du manuel de répression n'interviendra qu'à l'issue de l'atelier, afin d'intégrer les recommandations, les retours d'expérience et les observations qui seront formulés au cours des sessions.
« Ces outils constituent des instruments structurants destinés à accompagner les agents assermentés du ministère dans l'exercice de leurs missions et à renforcer la cohérence de l'action publique dans la répression des infractions au Code de l'électricité. La diversité des expertises mobilisées illustre la transversalité de ce chantier, lequel requiert une coordination étroite entre administrations », a-t-il souligné.
Les travaux prendront fin le 28 novembre 2025, avec la présentation d'une synthèse générale et le discours de clôture du directeur général de l'Énergie.
Français