Région de l’Agneby-Tiassa / Lutte contre l’orpaillage illégal Sangafowa-Coulibaly aux populations : « La solution est d’abord locale »
La grande croisade contre l’orpaillage illégal se poursuit. Après les
Districts des Savanes (Kong, Boundiali, Korhogo), des Lacs (Daoukro, Toumodi,
Dimbokro) et à Bongouanou dans la région du Moronou, Mamadou
Sangafowa-Coulibaly, Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie a décidé de
mener une autre mission de proximité, d’écoute mutuelle et d’échanges dans l’Agnéby-Tiassa
et dans la Mé. Ce jeudi 25 septembre, il était à la préfecture d’Agboville pour
le démarrage de cette sensibilisation contre les méfaits de l’orpaillage
illicite. Face au corps préfectoral, chefs traditionnels, autorités politiques,
religieuses, cadres, élus, jeunes, mutuelles, femmes de la région, le ministre
a d’entrée indiqué que le Président Alassane Ouattara, en plus des réformes
qu’il a initiées et qui ont donné des résultats probants, a inscrit au rang de
priorité nationale, la problématique de l’orpaillage illégal. Car il y va de la sécurité et de
la sûreté de la Côte d’Ivoire. C'est ainsi que le conseil national de la
sécurité qu'il préside s'est lui-même saisi de la question.
L’appel de Sangafowa-Coulibaly aux communautés locales
Situant le contexte, Sangafowa-Coulibaly a expliqué que l’orpaillage est bel et bien autorisé dans notre pays,
mais ce qui ne l'est pas, c'est sa pratique illégale, sa pratique sans
autorisation qui cause de nombreux dégâts humains, sanitaires,
environnementaux, sécuritaires. Selon le ministre en charge des Mines, Pour ce
faire, l’émissaire du gouvernement a demandé aux populations de s’impliquer
davantage dans cette lutte contre l’orpaillage illégal car les orpailleurs
s’installent avec l’aval des populations. Pour endiguer ce phénomène, « la
solution est locale. Elle doit venir des populations elles-mêmes ».
Surtout que les orpailleurs s’installent toujours avec la complicité des
populations. « L'étude initiée par mon département ministériel a
révélé, entre autres, que sur 100 sites d’orpaillages illégaux installés, il
n'y en a qu'un qui l'a été à l'insu des communautés locales. Les 99 l'ont été avec l'autorisation des communautés
locales. Celui qui est installé sans l'autorisation des communautés locales est
vite dénoncé et déguerpi. Face à ce constat, nous avons dit qu'on ne peut pas
continuer longtemps la fuite en avant et regarder ailleurs », a fait
savoir le ministre. Avant d’ajouter : « Il faut que nous mettions au centre des solutions,
les communautés locales. (…) Faites votre part, l’Etat vous
accompagnera ». Tout en reconnaissant les efforts observés dans
l’Agnéby-Tiassa pour contenir
l’orpaillage illégal, le ministre a annoncé qu’après le départ de la
mission, le préfet de région devra faire
le même exercice de sensibilisation dans tous les départements, avec les mêmes
composantes de l'assemblée. Ensuite les préfets du département en feront de
même dans les sous-préfectures, et les sous-préfets, à leur tour, devront faire
le tour des villages relevant de leurs territoires pour passer le message. Les
chefs des villages prendront enfin le relais pour assurer le suivi de cette
campagne.
Son message aux jeunes
Aux
jeunes, Sangafowa-Coulibaly a demandé de s'organiser en créant des coopératives
pour bénéficier d'autorisations d'exploitation semi-industrielle ou artisanale.
Ils les a rassurés qu’ils trouveront auprès de ses services une oreille
attentive pour les accompagner.
« Nous retournons confiants car les cadres et les élus, les autorités
coutumières, les femmes et les jeunes, se sont tous engagés à s'impliquer
davantage dans la lutte contre l’orpaillage illégal et sont d'avis avec nous
que le succès de cette lutte commence par eux et que l'État les
accompagnera », a-t-il souligné.
Les assurances des populations
Dans les différentes prises de paroles, les
populations qui ont toutes adhéré au message du ministre ont marqué leur
engagement à éradiquer ce fléau. Brié Joseph N’gata, député maire de Sikensi,
porte-parole des populations, Nanan N’Dori Jospeh porte-parole des chefs
traditionnels, N’gbadji Martine, porte-parole des femmes, Charlemagne Loba,
porte-parole des jeunes, tout en décriant l’orpaillage illégal au vu des
méfaits présentés par Seydou Coulibaly, Directeur Général des Mines et de la
Géologie, ont décidé à l’unisson de bouter hors de leur région ce fléau qui
crée désolation, insécurité, etc. Surtout que selon les données du ministère
des Mines, les villages ne perçoivent que 7% de la valeur de l’or extrait
contre 80% qui s’évaporent dans des circuits mafieux transfrontaliers.